Seconde victime : étude de l’impact sur le professionnel d’un évènement indésirable grave en anesthésie - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
Un professionnel impliqué dans un évènement indésirable grave (EIG), qu’il soit lié ou non à une erreur humaine, peut ressentir une véritable souffrance. Ce phénomène de seconde victime est encore peu connu et mal évalué mais peut pourtant avoir un fort retentissement sur les pratiques professionnelles et la vie personnelle [1]. Nous avons donc voulu étudier la fréquence et l’impact de ce phénomène au CHU de Caen.
Matériel et méthodes |
Étude réalisée à l’aide d’un questionnaire portant sur la survenue d’un traumatisme après un EIG, ses conséquences sur le soignant, et les moyens de prise en charge proposés. Après information des équipes, 120questionnaires anonymes ont été distribués aux professionnels de l’ensemble des blocs opératoires (MAR et IADE) sur une période de 15jours au mois de février 2015.
Résultats |
Parmi les questionnaires recueillis (n=70 : 27 MAR, 43 IADE), 70 % des répondants ont été impliqués dans un EIG (n=49 : 27 MAR, 22 IADE) (Tableau 1).
Discussion |
Les EIG restent fréquents dans notre spécialité, et le traumatisme qui peut en découler n’est pas rare, surtout chez les médecins (peut être du fait du poids de la responsabilité). Notre étude rapporte un impact sur la vie personnelle, un changement des pratiques et même des conduites déviantes. Dans les prises en charge reconnues pour être efficaces [2], le débriefing en équipe, le soutien du supérieur hiérarchique et la réalisation d’une RMM (dans le but de montrer la multicausalité de l’évènement) ont été mis en place dans la majorité des cas. Par contre aucun des professionnels n’a déclaré avoir eu de prise en charge spécifique alors qu’un certain nombre en aurait eu besoin et qu’il est préconisé dans la littérature un suivi à court, moyen et long terme, témoignant d’un champ à investir dans le cadre du bien-être du professionnel au travail.
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Vol 1 - N° S1
P. A320-A321 - septembre 2015 Retour au numéro
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